Débat des participants MAHIR avec Taha Balafrej sur la série Héritages (Compte-rendu de Othmane Marrakchi)

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Mercredi 11 novembre, les participants de MAHIR Center ont bénéficié d’une séance avec Taha Balafrej, autour de la série Héritages. En prenant comme point de départ Héritages 18, le groupe a débattu de l’engagement, de la capacité à rester fidèle à ses convictions, des conditions nécessaires pour prendre de grandes décisions. Mais aussi de la politique de marocanisation dans les années 1970, et de son impact sur l’agriculture, ainsi que de la préservation du patrimoine au Maroc. Échanges riches, sur des sujets que l’on a peu l’occasion d’aborder sous cet angle !

Voici le compte-rendu de la séance par Othmane Marrakchi, 24 ans.

Lors de cette séance, Taha nous a parlé de certaines de ses expériences passées, notamment son combat pour la cause environnementale et son désenchantement face à la passivité des gouvernements et des acteurs clés. Il avait compris que le combat n’était pas mené de la bonne manière. Ces thématiques étaient malheureusement beaucoup trop dépendantes des humeurs politiques et la perspective de voir un jour des changements concrets n’était pas du tout claire.

Justement, nous avons parlé de ce moment de la vie où il faut savoir s’arrêter, repenser à ce que l’on veut et comment on veut y parvenir. Toutefois, ce n’est clairement pas une décision évidente à prendre. Laisser tout ce que l’on a construit pendant des années pour recommencer à nouveau, cela demande beaucoup d’audace. Taha nous l’a clairement fait savoir, il a dit :« J’étais important avant 2008, après plus rien…»

Et puis il a décidé de mener son combat différemment, contre tous, pour honorer ses valeurs. Il nous a expliqué que sa femme lui fut d’un grand soutien durant ces moments délicats de la vie.

C’est aussi là que la notion de foyer est importante. Je ne parle pas de famille, mais de foyer. Tout le monde est capable de fonder une famille, mais la notion de foyer renvoie à la solidarité entre les membres d’une famille. Être soudé face aux épreuves de la vie permet de les dépasser plus facilement, cela nous évite de perdre le cap et de se perdre aussi.

Revenons à ce qui aurait dû être le sujet principal de cette séance, le patrimoine marocain qui fut délaissé par nos politiques. Des richesses inestimables furent jetées aux oubliettes, le manque de volonté politique pour promouvoir des régions qui regorgent de trésors tels que Tidsi ou encore Iguiliz a fait que nous avons négligé notre patrimoine, effaçant ainsi les traces du passé, et ironie de l’histoire, aujourd’hui, on se demande « Qui sommes-nous ? ».

Ce qui est d’autant plus poignant, et comme nous l’a expliqué Taha, c’est que cela ne coûte rien de promouvoir ces régions. Les cimenteries telles LafargeHolcim et Ciment du Maroc installées à Tidsi ne verront certainement pas d’inconvénient à promouvoir la région, car cela fait partie de leur politique. Malheureusement, personne ne se sent assez concerné par la question du patrimoine national, pas même les décideurs politiques.Et c’est là que se pose la question épineuse: comment quelqu’un peut-il gouverner son pays sans même le connaître ?

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