Réfléxion de Inas sur le documentaire de Alain Resnais “Toute la mémoire du monde​”

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Cette semaine, les participants de MAHIR Center ont débatu autour du documentaire de Alain Resnais “Toute la mémoire du monde​”. À travers leurs écrits, ils partagent avec nous  leurs réflexions sur le sujet.

Voici le texte de Inas Foraty, 24 ans – Participante à MAHIR Center :

“Toute la mémoire du monde”, court métrage sur la Bibliothèque Nationale de France, située à Paris ; un documentaire qui date de 1954, réalisé par Alain Resnais en 1956, un réalisateur français, scénariste et monteur célébré par la profession et qui a été plusieurs fois récompensé aux Césars et dans les festivals internationaux. Trois fois lauréat du prix Louis-Delluc, Alain Resnais est un grand cinéaste connu pour ses œuvres de thèmes variés, des sujets politiques, historiques, socioculturels et même artistiques.

En parlant de sa forme, le documentaire est riche en éléments interpellants, un discours narratif, descriptif et informatif, accompagné d’une musique épique, et des images en noir et blanc, en parfaite cohérence avec le discours; des éléments qui représentent un choix intentionnel qui traduit une ambiance accueillante et festive, une ambiance qui me donne l’impression, en tant que spectatrice, d’une émotion de satisfaction et de gloire dévoilées par tous les fonctionnaires de la bibliothèque.

Toute la mémoire du monde, un titre qui peut exprimer pour certains une telle arrogance, emprisonnement du savoir ou monopole de l’héritage humain, mais pour une première réflexion, il a incité en moi un sentiment de curiosité de découverte d’un gigantesque contenu que l’humanité a réussi à protéger. Alors que plusieurs spectateurs du documentaire comparent la Bibliothèque Nationale de France à une nébuleuse de savoir, moi je l’imagine plutôt comme un labyrinthe de savoir. En creusant davantage vers le fond, on réalise à travers ce court métrage le grand effort fourni au service de tout un capital humain, plus qu’une mémoire de conservation d’un maximum de trésors, la BNF a fait preuve d’une efficacité de contrôle et de maintenance ainsi qu’un travail rigoureux et de haute précision. Pour moi, la bibliothèque était toujours un lieu quotidien d’échange et de partage de livres, mais le documentaire a élargi ma vision, la BNF se compose de nombreux départements, celui des imprimés, des estampes, des cartes et plans, des médailles, des manuscrits…etc, une vérification de la température de l’atmosphère et un suivi journalier et obligatoire au service de la conservation de ce contenu géant.

Le documentaire me pousse en tant que spectatrice à prendre conscience qu’il est indispensable à tout pays de conserver son héritage, et donc d’avoir une telle bibliothèque nationale, que nul ne peut nier son rôle irremplaçable pour la formation d’un pays bien armé culturellement et prêt à un avancement intellectuel marquant.

Une question me vient à l’esprit et dont je ne cesse de chercher la réponse, vis-à-vis de l’angoisse d’accumulation des productions humaines diversifiées et au fur et à mesure du développement. Le monde est allé vers la digitalisation, certes cette dernière a prouvé sa réussite en crédibilité, organisation et conservation d’un lourd bagage de connaissances. Gallica en représente le modèle ainsi que la BNF même, qui aujourd’hui recueille tous les sites web et les stocke en téraoctets de nombres. Mais ces bibliothèques électroniques, ont-t-elles réussi à nous faire savourer la lecture d’ouvrages et l’apprentissage qu’offrait ces lieux impressionnants, ces lieux qui ont toujours représenté un univers de lecture qui a inspiré tant de lecteurs et de grands personnages qui ont marqué l’histoire à travers le temps ?

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