Exercice de rédaction – “Bridging Time, Distance and Distrust, With Music” (Texte de Mariam)

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Pour leur exercice hebdomadaire de la semaine dernière, les participants MAHIR ont rédigé des réflexions sur l’article de la journaliste marocaine Aida Alami, publié sur  The New York Times “Bridging Time, Distance and Distrust, With Music”.

Voici le texte de Mariam Oukadour, 19 ans :

Je rédige ce texte en écoutant la chanson “Mohal nensah”, que Neta Elkayam a revivifié tout en mettant en valeur coutumes, traditions et mode de vie des marocains juifs. Le garage où cette musique a été filmée m’a fait voyager à des endroits que je n’ai pas encore visités physiquement, mais nostalgiquement, j’y étais.

Neta Elkayam est une chanteuse israélienne, ayant un grand-père marocain Juif de Tinghir. Par le biais de son art, elle essaie de promouvoir la culture marocaine Juive et de s’ouvrir sur les autres cultures. À travers sa musique, elle rend les voix des femmes de l’Atlas audibles, valorisées, des voix qui pèsent et qui transmettent des messages. Elle a cité dans son témoignage la phrase suivante : “This is a history that you don’t find in books, and you don’t learn at school”.

La liberté et la démocratie de la musique ont aidé Neta Elkayam à rendre hommage à son héritage, à son essence, et à reconstruire ce qui a été détruit par la politique.
L’histoire de la communauté juive marocaine a été retirée des manuels scolaires marocains depuis l’indépendance de notre pays et où le Maroc était devenu partie prenante dans le conflit israélo-palestinien. Pourtant, cette histoire est partout, inscrite à jamais dans le paysage. Et bien sûr dans les ruelles des Mellahs de Tinghir et de tous ces quartiers ayant été, jadis, dévolus aux juifs.

Nous avons construit le Maroc ensemble, nous avons vécu ensemble. Les métiers les plus inhérents pour l’économie du Maroc, à savoir l’agriculture, le commerce et l’industrie étaient pratiqués aussi dans les autres régions du Royaume par les juifs. Il n’y avait rien d’exceptionnel puisqu’ils faisaient partie du paysage humain, démographique, économique, social et culturel marocain. Et subitement, notre voisin et ami est devenu notre ennemi. Un juif, c’est désormais une abstraction. C’est celui qui est en Palestine et fait du mal. Pourquoi ? Parce que nous avons gommé une partie importante de notre histoire, de notre culture, parce que nous avons ignoré certains événements historiques.

Neta Elkayam fouille dans les régions de l’Atlas, écoute les anciennes chansons et leur donne une nouvelle vie afin de résoudre ce problème de séparation. Elle témoigne dans un podcast, avec son dialecte spécial : “ Music is a way of defying the fatality of the large history which separated our parents and grandparents and that our generation can recreate links through music, which is a real common territory and melting pot for Jews and Muslims.”

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