RÉDACTION – Vécu d’étudiants étrangers pendant la période du confinement (Texte de Laila Ait Hamza)

Total
0
Shares

Les participants MAHIR ont travaillé sur un exercice de rédaction à propos de deux articles sur le vécu des étudiants étrangers pendant la période du confinement.

Voici le texte de Laila Ait Hamza, 24 ans – Participante MAHIR :

« Le Monde Campus » est un magazine en ligne concerné par la jeunesse, notamment sa formation, son travail et sa participation au changement de la société. Ce magazine publie le 21 mars 2020 un article intitulé : « Tout d’un coup, c’est le vide : loin de leurs familles, la solitude des étudiants étrangers », écrit par Jessica Gourdon, journaliste et cheffe du service campus. Un peu moins de huit mois plus tard et dans le même contexte, La Matinale du Monde publie un article appelé : « On n’a jamais vu ça : à la Cité universitaire, des étudiants étrangers sur le fil de la précarité » écrit par Eric Nunès et Jessica Gourdon. Ces articles traitent des contraintes et défis des étudiants étrangers en France suite à la situation pandémique liée au Covid-19 durant l’année 2020.

« Tout d’un coup, c’est le vide » est une phrase qui décrit pleinement la situation de ces étudiants en France, et bien d’autres pays. Retrouvés seuls, isolés, confinés, avec moins de liberté géographique et financière, la majorité des étudiants vivent une incertitude profonde par rapport à leurs situations présente et future. Faisant face à des contraintes de logement, de perte de revenus, des problèmes psychologiques et sociaux, ces étudiants ont recours à des aides financières et sociales présentées par l’État, mais qui ne suffisent pas à remplir ce vide qu’ils ressentent et vivent.

Ayant vécu cette situation durant cette année, je me retrouve dans ces mots. Le semestre démarrait bien quand des nouvelles de l’éruption d’un virus en Chine se sont propagées dans les couloirs de notre université. Nous plaignions les étudiants en Chine qui demandaient asile à leurs pays, mais nous regardions la situation de loin. Par refus ou non assimilation de la situation, nous considérions la Chine très loin de nous, le virus encore plus loin. Je visitais une amie à Lille quand ma mère essaya de m’en dissuader la première fois : « Fais attention, il y a un virus qui circule ». « Mais non, ne t’inquiète pas » je répondis, ne sachant pas que les premiers cas commençaient à être enregistrés en France. A mon retour aux Pays-Bas, la saison de ski venait de finir et l’un des plus grands carnavals était organisé dans plusieurs villes du pays. Tout le monde y assistait sans aucune hésitation ou restriction du gouvernement. Suite à ces deux événements majeurs, les premiers cas furent enregistrés. L’aventure commençait.

Le 11 mars, les couloirs de l’université se vidaient, l’ambiance était très mélancolique, j’assistais sans que je le sache à mon dernier cours « Sara Ahmed : Affective Economies ». Le lendemain, on reçut un mail de l’université qui nous annonçait l’arrêt des cours en présentiel pour une semaine. Je me réunis avec mes colocs venus de Turquie, Hongrie, Nouvelle-Zélande pour décider « Partir ou rester ? ». Nous étions tous submergés par un sentiment de vide, d’incertitude, et de confusion. Aucune visibilité de la part de l’université sur notre situation en tant qu’étudiants étrangers, nous étions obligés de les bombarder de mails auxquels on recevait une réponse automatique annonçant la surcharge de leurs boîtes mail. Quelques-uns d’entre nous ont eu la chance de prendre le temps pour se décider. Dans mon cas, le Maroc allait fermer les frontières le soir même.

Je pourrai écrire encore plus sur cette situation qui est très bien décrite dans ces articles. En effet, comme l’a souligné le texte : « On est dans le traumatique, et cela va durer ». Plusieurs de mes proches et connaissances, étudiants à l’étranger, se sont retrouvés dans des situations encore plus difficiles suite à cette pandémie. Certains ont quitté leurs études, d’autres sont rentrés au pays après quelques mois, et d’autres se retrouvent toujours obligés de rester là-bas sans aucune visibilité sur l’avenir. En plus de ces conséquences, on pourrait s’interroger sur les effets, à long-terme, de cette désorientation des étudiants.

Retrouvez toutes les actualités de Connect Institute

Recevez notre news lettre chaque mardi !

RECOMMANDÉS POUR VOUS
Epoque (Blog Cover)

Enseigner, différemment.

Marion Darrieutort, CEO d’une grande agence de publicité, partage son opinion sur le système éducatif francophone, dont le Maroc s’inspire essentiellement, et appelle à une révolution éducative.
Lire cet article