Dans le cadre de leurs séances Ta3birat / Ecriture créative, les participants MAHIR Center explorent leurs capacités créatives face à la page blanche. Sous la supervision de Hanane Essaydi, professeur de littérature francophone à l’Université Cadi Ayyad, ils préparent un recueil de textes.
Découvrez la lettre de Laila, 23 ans, à sa voix critiques :
Chère voix critique,
Il m’arrive de t’entendre
Parfois trop souvent,
Ta voix résonne comme la mienne
Mais, elle n’est pas moi,
Qui suis-je alors ?
Je suis celle qui t’écoute
On n’est pas un … Mais on l’est aussi
Si je t’écoute, c’est que j’ai le choix de te croire, ou pas,
Pourtant, je t’ai cru pour longtemps !
On m’a dit que tu ne me veux que du bien,
Que tu veux me protéger,
Une amie soufiste m’a dit qu’on t’appelle Noufissa
De « Nafss », esprit en arabe,
Mais en plus petit,
Oui, t’es la voix d’un petit enfant qui cherche sécurité et protection
« Oui Noufissa, merci de me prévenir du danger potentiel de me faire écraser si je prends le volant de ma voiture » !
C’est comme cela que je pourrais te répondre,
Tu connais toutes mes peurs,
Tu les as peut-être créées,
La peur,
Une émotion qui se met entre moi et mes rêves,
Mais comme ta voix,
Cette émotion ne m’appartient pas
Ce n’est pas moi
Si je t’écris aujourd’hui,
Ce n’est pas par hasard,
Tu as besoin d’écouter ça,
Car tu as besoin de partir
Tu es fatiguée,
Fatiguée de me protéger
Tu l’as fait pour un quart de siècle
Maintenant, tu veux voler de tes propres ailes de tes propres ailes Noufissa
Tu me quittes,
On se quitte
Avec empathie, compassion et amour
Merci de m’avoir protégée jusqu’à maintenant,
Merci d’avoir protégé l’enfant en moi
Je suis grande maintenant
Je peux prendre le volant
