RÉDACTION – Reprendre la rue en Egypte, militer au Maroc (Texte de El Mehdi Maârouf)

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Cette semaine, les participants à MAHIR ont travaillé sur un exercice de rédaction à propos du podcast de France Culture “Nasawiyat, les nouvelles féministes du monde arabe”, épisode “Reprendre la rue en Egypte, militer au Maroc“.

Voici le texte de El Mehdi Maârouf, 23 ans – Participant MAHIR :

Il est légitime de se demander pourquoi, étant donné que le fait féminin dans les pays arabo-musulmans est un enjeu aussi important, les élites féminines, malgré les efforts consentis, n’arrivent pas à faire porter leur voix. La lutte pour l’égalité des sexes occupe une place centrale dans l’actualité. Pour autant, le féminisme suscite encore des incompréhensions. Mais la question qui se pose est : pourquoi ?

C’est que pendant des siècles le patriarcat a pris les commandes et a restreint la citoyenneté de la femme de façon tellement drastique qu’il est actuellement difficile d’envisager des solutions immédiates. Le podcast diffusé sur France Culture, série de Charlotte Bienaimé, réalisée par Annabelle Brouard, en partenariat avec le Fond pour les Femmes en Méditerranée, nous démontre la réalité des sociétés maghrébines par les témoignages des quelques militantes de la cause féminine.
[…]

À mon avis, l’histoire retiendra la contribution du mouvement féministe dans l’élargissement de l’intérêt porté aux droits des femmes, et la place de cette dernière dans la société. Ainsi il contribue à transformer les structures familiales et sociales. La naissance du mouvement et son développement sont le fruit d’une maturation qui va progressivement se consolider pour refléter les principaux changements sociétaux. C’est donc un choix de progrès qui ne se limite pas au domaine des relations hommes-femmes, mais qui englobe des prises de position par rapport aux questions de l’égalité, du respect des droits humains et de la démocratie.

Durant ma réflexion sur le sujet des mouvements féministes ou du féminisme d’une façon générale, je me suis rendu compte que les militantes sur le sujet, actuellement, osent réclamer des droits comme d’autres féministes d’une ère pas si lointaine ne pouvaient le faire.

Le féminisme dit classique, voire le féminisme d’État, fait son travail de dénonciation pas plus, c’est un militantisme lisse et qui peut parfois, sans s’en rendre compte, faire le jeu du patriarcat. Contrairement à ce qu’on voit actuellement, les mouvements féministes parlent de droit sexuel, droit à l’avortement, à savoir des droits pour toutes les femmes dont celui de disposer de leur corps. Sans oublier les actions que je classifie d’action de désobéissance civile, je cite le pique-nique organisé en plein Ramadan, ou bien le kiss-in où les participants s’embrassent en solidarité avec des adolescents poursuivis pour avoir publié leur photo en train de s’embrasser sur Facebook.

Il y a un autre volet que je veux survoler, c’est la relation entre l’islam et le féminisme, à mon humble avis les deux peuvent très bien coexister malgré des siècles de dogme centré sur l’homme. L’inégalité entre les sexes est moins liée aux principes de l’Islam qu’à son interprétation dans les sociétés dominées par les hommes.

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