RÉDACTION – L’Odyssée de l’écriture : Une nouvelle ère (Texte de Meryem Rajoum)

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Cette semaine, les participants à MAHIR partagent avec vous leur exercice de rédaction à propos du 3ème épisode du documentaire d’ARTE “L’Odyssée de l’écriture”.

Voici le texte de Meryem Rajoum, 25 ans, participante MAHIR :

Les nouveaux hommes politiques qui arrivaient au pouvoir au début du 20ème siècle en Eurasie ou en Asie partageaient la même vision. Réformer l’écriture pour deux principales raisons. La première était de rehausser le taux d’alphabétisation et la seconde, qui était purement politique, visait à créer une rupture entre le passé (l’histoire) et le présent.

Cela avait commencé à Istanbul avec Mustapha Kemal Atatürk, officier ottoman qui souhaitait moderniser ce qui restait de l’Empire ottoman, mettant en place un système d’écriture moderne en remplaçant l’alphabet arabe par l’alphabet latin, malgré le mécontentement de certains face à l’interdiction de l’utilisation de l’alphabet arabe en 1929.

En Ouzbékistan, après la chute de l’Empire russe, il a été question de réformer l’alphabet à plusieurs reprises. En 1929 l’alphabet est passé de l’arabe au latin, en 1940 le cyrillique devint le nouveau système d’écriture jusqu’en 1995 et ce n’est qu’après l’indépendance que l’alphabet latin, repris et révisé, constitua le nouveau système d’écriture.

Ce n’est qu’en Chine que ces tentatives ont vu un échec cuisant. Cela a été le cas du système Latinxua Sinwenz qui a été abandonné vers 1949, car les caractères chinois représentaient une grande partie de l’identité du pays. Ils n’ont donc pas été remplacés mais ont évolué avec le temps pour simplifier l’écriture et la rendre accessible à tous.

Est-ce que l’alphabet est la clé pour la modernisation d’une société ?

Il a été prouvé le contraire, il n’existe aucun lien de causalité entre l’alphabet et la modernisation. L’éducation est bien la solution, quel que soit l’alphabet utilisé. Mais si l’évolution se fait en un alphabet bien précis et qu’il faut du temps pour les autres civilisations pour suivre ce mouvement, n’est-il pas préférable d’adopter cet alphabet pour ne pas perdre de temps ?

Le franco-arabe ou encore le pinyin sont des alternatives qui sont venues pour répondre à cette problématique. Dans un monde où les claviers ont envahi notre quotidien, nous n’avons plus le choix que d’utiliser cet alphabet pour s’exprimer dans sa langue maternelle.

Mais si l’éducation est la solution et qu’il n’y a pas meilleur moyen d’apprendre que dans sa langue, qu’en est-il du Maroc ? Nous parlons ‘Darija’, un dialecte qui n’est pas enseigné. Ne sommes-nous pas en train de perdre du temps pour uniformiser la langue d’apprentissage ?

Nous sommes perdus entre deux langues et un dialecte et nous n’arrivons toujours pas à trouver une solution à nos problèmes d’illettrisme et d’analphabétisme. Peut-être que la solution est bien la langue.

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