RÉDACTION : Abdelfattah Kilito par Michael Cooperson (Texte de Meryem Rajoum)

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Cette semaine, les participants MAHIR ont eu un exercice de rédaction autour d’un texte de Michael Cooperson, UCLA, sur Abdelfattah Kilito et la traduction de la langue arabe.

Voici le texte de Meryem Rajoum, 25 ans – Participante à MAHIR :

Michael Cooperson est un universitaire américain et traducteur de littérature arabe et professeur d’arabe à UCLA (Université de Californie à Los Angeles). Il a écrit deux livres: « Biographie arabe classique: les héritiers des prophètes à l’époque d’Al-Ma’mun » et « Al-Ma’mun » . Il a traduit un certain nombre d’œuvres de l’arabe et du français dont « L’auteur et ses doubles » d’Abdelfattah Kilito, qu’il évoque par ailleurs dans cet extrait de « Critique: Traduire ou ne pas traduire l’arabe : Michael Cooperson et Waïl Hassan sur la critique d’Abdelfattah Kilito ».

En essayant d’aller en profondeur pour comprendre les éloges sur le style singulier de Kilito, qui garde un certain mystère dans son écriture, tel le petit garçon de Handala dont on ignore l’expression du visage mais qu’on arrive à déduire, je tombe sur plusieurs critiques de ces ouvrages, entre autre sur « L’auteur et ses doubles » et « Les arabes et l’art du récit : une étrange familiarité », qui donnent un délicieux aperçu de sa plume.

Kilito présume que les auteurs sont interchangeables et qu’un texte n’a de valeur que s’il a cette particularité d’appropriation par son lecteur, d’où son style simple et élégant. Cette appropriation crée une sorte de curiosité qui pousse à chercher davantage, à critiquer et à développer les idées. Ainsi la connaissance et le savoir ne restent pas la propriété de son original auteur mais celle de tous.

Adèle Van Reeth, philosophe, productrice de radio et chroniqueuse française l’a soulevé dans son émission « Les chemins de la philosophie » lors de son débat avec Ali Ben Makhlouf sur le thème « Pourquoi lire les philosophes arabes ? » en soulignant l’importance de se baser sur les avancées réalisées par nos prédécesseurs, que ce soit pour les accepter, les critiquer ou les rejeter, l’important est de les prendre en considération pour accélérer l’atteinte de la vérité et l’enrichissement des connaissances.

De tels travaux ont été autrefois entrepris par le Khalifa Al Ma’mun, qui a créé la maison de la sagesse au 9ème siècle et a confié au philosophe Al-Kindi de diriger les travaux de traduction des textes grecs à la langue arabe.

Cela nous mène à une deuxième problématique relative à la traduction des textes, que ce soit de l’arabe vers les autres langues ou des autres langues vers l’arabe, bien que cette dernière soit plus urgente pour nous, population arabophone assoiffée de savoir. Cette traduction est très délicate car l’arabe a perdu son chemin à travers l’histoire et bien qu’Averroès après Al Ma’mun se soit engagé dans la traduction des textes au 12ème siècle, de nos jours nous rencontrons un appauvrissement en termes de livres disponibles en arabe dans tous les domaines.

Une problématique que, nous marocains, rencontrons car certains peuvent se passer de la langue arabe et chercher le savoir dans une autre langue plus familière et qui présente plus de contenu, le Français.

J’ai l’impression qu’une problématique nous mène à une autre plus complexe, comme un effet boule de neige. Qu’en est-il de ceux qui maîtrisent moins le Français et qui sont plus à l’aise avec la langue arabe ? Cela ne créera-t-il pas un fossé entre ceux qui disposent de sources qu’ils arrivent à comprendre et d’autres qui en manquent ?

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