RÉDACTION – Juifs du Maroc : comment j’ai trouvé la photo de mon père (Texte de Meryam Aithammou)

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Cette semaine les participants MAHIR partagent avec vous leur réflexion à propos de le vidéo « Juifs du Maroc : comment j’ai trouvé la photo de mon père​ »

Voici le texte de Meryam Aithammou, 23 ans – participante à MAHIR Center :


« Juifs du Maroc : comment j’ai trouvé la photo de mon père », une vidéo qui raconte l’histoire de Hannah Assouline qui tombe par hasard sur une photo de son père à Tinghir lorsqu’elle rencontre en 1984 le photographe Jean Besancenot. Une photo oubliée qui remonte à une époque où juifs et musulmans constituaient un Maroc pluriel.

La communauté judéo-marocaine est passée de 300000 membres en 1953 à 5000 environ en 1992. Selon un rapport publié par le Bureau Central de la statistique en Israel en 2019, seulement 2000 juifs résident au Maroc ; 14,8 millions étant le nombre de juifs dans le monde entier.

En lisant ces chiffres, plusieurs questions se posent. Pourquoi les juifs ont quitté le Maroc ? Qu’est ce qui s’est passé après 1953 pour que le nombre de juifs au Maroc diminue rapidement ?

Un retour sur une période de l’histoire oubliée, celle où la communauté judéo-musulmane a tracé ensemble des lignes dans le récit national du Maroc, me donne l’envie de creuser pour en apprendre plus.

Dans un article intitulé « le destin perdu des juifs au Sud Est du Maroc » de M.Abdeljalil Didi et M.Eric Anglade, daté du 10 Juillet 2020, un témoignage atteste de la fraternité et la chaleur humaine qui régnaient à l’époque entre juifs et musulmans marocains ; je cite le passage de Mme Fadma originaire de Ouazazate qui évoque avec regret les moments de séparation : « Les juifs…n’étaient jamais nos ennemis. Nous vivions ensemble. Je me souviens encore de ce jour où les bus sont arrivés dans nos villages pour les emmener. Nous nous sommes tous rassemblés pour leur dire adieu. C’était un jour triste ».

Sans rentrer dans les facteurs ayant suscité le départ en masse des juifs marocains vers Israel, je me demande si nous gardons, les jeunes d’aujourd’hui, toujours cet esprit de vie en paix du seul fait que l’on soit tous des êtres humains abstraction faite de nos religions ?

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