Découvrez ce qu’a écrit Yasmine, participante MAHIR Rabat, autour du documentaire “Toute la mémoire du monde”

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Cette semaine, les participants de la nouvelle promotion de MAHIR Center ont été invités à une projection-débat autour du documentaire “Toute la mémoire du monde” d’Alain Resnais. 

Après la séance, les participants ont rédigé leurs réflexions autour du documentaire.

Découvrez ce qu’a écrit Yasmine Daif, 25 ans, sur le sujet :

Associer une Bibliothèque Nationale à une Forteresse Nationale ne peut qu’en dire beaucoup sur l’intérêt que porte une civilisation vis-à-vis de son histoire, de son identité et de son futur. “Toute la mémoire du monde”, un court-métrage de 22 minutes réalisé par Alain Resnais en 1956, nous invite à l’intérieur de la Bibliothèque Nationale de France pour en découvrir le mode de fonctionnement, les départements et le souci méticuleux à l’égard de la préservation des ouvrages, des magazines, des images, etc.

La France, consciente de la fragilité de la mémoire, s’est activée à développer des aides-mémoire ; elle a mis en place une organisation, une gouvernance digne d’un système “militaire”, où chacun maîtrise son rôle, afin de préserver les richesses nationales et internationales de connaissances et de savoir dans tous les domaines. La Bibliothèque Nationale est organisée en départements : le département des imprimés, la salle de travail, le cabinet des estampes, les médailles et antiques, la salle des périodiques, les cartes et plans, les manuscrits, etc. Dans la Bibliothèque Nationale, on vaccine les livres, les employés sont en bataille permanente contre la mort des livres et la perte des références.

J’étais interpellée par ce sérieux, cette contribution à la préparation du futur, cette valeur qu’on donne au passé, à l’histoire. On dénombre, on trie, on analyse, on classe et on numérote et on fait l’inventaire. Tout cela pour produire un catalogue, continuellement mis à jour, pour faciliter l’accès aux références. J’étais admirative de cet effort, de cette ouverture au monde, ce souci de conservation de l’information nationale et internationale. Cette scène où on montre un périodique écrit en caractères arabes m’a laissé sans mots, a attiré mon attention sur l’importance de préserver l’histoire de l’autre également. Pour en faire quoi au juste ? Peu importe, pour la préserver, pour l’effacer, pour la traduire, pour en tirer profit, on ne peut rien leur reprocher.

J’étais curieuse de savoir ce qu’est devenue cette Bibliothèque Nationale, j’ai été directement redirigée vers son site officiel, appétissant, organisé, qui donne envie de creuser davantage et d’en apprendre plus sur cette institution. Sur le site, on parle de la BnF, la Bibliothèque Nationale de France, on fait la différence entre la Bibliothèque de Recherche et la Bibliothèque tous publics. On offre des services, des accès au musée, on trouve une programmation culturelle et des expositions, un espace d’accueil et une facilitation de réservation des livres, un accès numérique aux références, une possibilité d’acheter des abonnements, etc.

J’ai réalisé que la Forteresse est toujours là, protégée, adaptée à l’air du jour, une physique, plusieurs (on parle d’un réseau de Bibliothèques), et l’autre numérique accessible au monde entier. J’ai réalisé que celui qui ne sait pas valoriser ce qu’il a entre les mains n’a pas à se sentir frustré quand quelqu’un vient le faire à sa place. Que des institutions comme celles-ci sont le résultat d’une volonté nationale et enrichies par des contributions individuelles. Que l’histoire est écrite une deuxième fois par celui qui la préserve, qui la protège, qui la valorise. Je me suis dirigée vers le site officiel de la nôtre, je l’ai trouvé pâle, avec des images qui inspirent l’inactivité et la maladie. Je suis sortie frustrée, mais consciente du travail qui doit être fait et c’est l’essentiel.

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