Après 5 mois au sein du programme MAHIR (Texte de Younes Akherzi)

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Après 5 mois de programme MAHIR, nous avons demandé aux participants de rédiger un texte où ils mettent en valeur ce qu’ils ont compris de leur parcours jusqu’à présent. Quelles connexions tirent-ils des différents contenus proposés ?

Découvrez l’analyse de , 26 ans – Participant MAHIR :

La lecture, l’écriture, la réflexion, la prise de parole et le travail d’équipe sont les éléments essentiels sur lesquels on travaille à MAHIR Center. Et c’est cela justement qui m’a encouragé à venir pour une expérience d’un an à Benguerir. Ne serait-ce que pour changer d’environnement, m’éloigner de la maison familiale, me ressourcer, apprendre de nouvelles choses, avoir de nouvelles idées et rencontrer de nouvelles personnes. Je ne suis surtout pas là pour prendre une pause. Je suis conscient que j’ai des lacunes, des blocages et des mauvaises habitudes que je dois dépasser pour avancer dans ma vie. Et pour cela, j’essaie de faire des efforts, de trouver la motivation, mais parfois, j’échoue, j’abandonne, et je recommence.

Jusqu’à présent, on a reçu une vingtaine de textes qu’on devait analyser. Des sujets qui concernent l’humain et l’humanité. On a aussi organisé des débats, des échanges, des séances de musique, d’histoire, de philosophie, de psychologie, de photographie, d’art manuel… Un contenu riche et varié qui me pousse souvent à réfléchir, à douter, à analyser, à noter et à faire des recherches par la suite. Qui me permet de découvrir de nouveaux écrivains, de nouveaux thèmes, de nouveaux événements historiques. Des choses qui m’intéressent, d’autres moins. Mais elles sont là, je les garde, et fort probablement, je les utiliserai un jour.

Plusieurs thèmes m’ont beaucoup plu, et ont bel et bien suscité ma réflexion : l’évolution des cabinets de lecture en France, l’histoire et les origines de l’écriture, et le fonctionnement de la Bibliothèque nationale de France. J’ai compris que l’histoire humaine est une accumulation d’idées, d’inventions et de partages, qui commence par des choses minimes, qui avec le temps grandissent et changent le monde. Le documentaire “L’Odyssée de l’écriture” d’ARTE l’a bien démontré.

Parfois, je prends un peu de recul, et je marque des pauses, pour revoir ce que je peux développer, ajouter de plus, et comparer ma situation actuelle à la précédente. Ici, à MAHIR Center, à l’UM6P à Benguerir, je suis privilégié, certes, de bénéficier d’une formation d’excellence, d’une vie confortable et digne. Et vu la pandémie qui traverse le monde et la situation économique désagréable, je peux dire que je suis un peu loin du malheur, temporairement.

Mais concrètement, je n’arrive pas à voir une amélioration, pour le moment. Quand j’y pense, je trouve même qu’avant, je consacrais plus de temps à la lecture et à l’écriture, à regarder des films, à analyser, à bouger, alors que maintenant, avec toutes les choses et le travail à faire quotidiennement, je me sens bloqué, ce qui m’amène parfois à ne rien faire. Est-ce que cela est normal ? Est-ce que c’est juste une question de temps et d’habitude ?
Peut-être. Je ne sais pas. J’espère que j’arriverai à trouver la réponse dans le futur proche.

Ce que j’estime le plus beau et le plus intéressant à MAHIR Center : c’est la liberté de créer et d’exprimer son avis. Et pour cela, il y a tous les outils nécessaires, qui sont disponibles pour tout le monde. Cela me procure l’enthousiasme nécessaire à me réveiller chaque matin, à partir à la villa pour travailler sur quelques choses d’artistiques, avec des jeunes aussi talentueux que moi, qui m’aident, qui m’écoutent, et qui me critiquent ; et vice-versa.
C’est très important d’être avec des personnes différentes de soi, de travailler avec eux. On s’enrichit, on comprend des choses, comme : l’importance de l’écoute, de la patience, de la modestie, du travail en groupe, des idées, des mots…

Ce sont des compétences fondamentales, sans lesquelles il n’y aurait pas de civilisation humaine et il n’y aurait pas de développement. Voilà, en écrivant ces lignes, des compétences que je découvre et que je continue d’améliorer !

Je dirai que les quatre mois que j’ai passés à MAHIR m’ont bouleversé, remis en question, et même confus. Si cela est un bon signe pour un futur développement et épanouissement, c’est bien. C’est rassurant. Et je continuerai sur ce chemin. Il me reste presque un semestre pour que l’année s’achève, et je n’ai pas envie de perdre mon temps. Je comprends que le développement vient en commençant avec des choses simples, qui travaillent l’esprit, petit à petit, et qui avec le temps germent et grandissent.

J’espère du fond du cœur sortir grandi, outillé et fort après MAHIR. Mais pour cela je dois trouver un moyen de travailler mieux, avec plus d’ardeur et d’énergie.

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