Les participants de MAHIR Center et d’ACT School Yousssoufia se sont réunis pour une journée d’échange.
La rencontre a eu pour objectif de permettre aux jeunes de MAHIR de travailler avec ceux d’ACT School afin de développer leurs challenges : Une plateforme web éducative, une fresque interactive et un centre pour les jeunes. L’après-midi, après avoir partagé le repas ensemble, les participants de MAHIR ont assisté à la 3ème édition de la compétition de storytelling HIKAYAT.
Voici une synthèse des échanges qui ont eu lieu :
Challenge centre de jeunes
Échanges autour de l’extrait du livre d’El Ouardi :
تم تعيين الهيئة المسؤولة عن نموذج التنمية الجديد. مبادرة جيدة“إن الإنسان كلما ازداد تجوالا في الآفاق و إطلاعا على مختلف الآراء والمذاهب إنفرج عن إطاره الفكري الذي نشأ فيه و إستطاع أن يحرر تفكيره من القيود قليلا أو كثيرا. وكلما كان الإنسان أكثر إنعزالا كان أكثر تعصبا و أضيق ذهنا فالذي لا يفارق بيئته التي نشأ فيها ولا يقرأ غير الكتب التي تدعم معتقداته الموروثة لا تنتظر منه أن يكون محايدا في الحكم على الأمور. إن معتقداته تلون تفكيره حتما وتبعده عن جادة البحث الصحيح. و هذا أمر شاهدنا أثره بوضوح في المرأة. فعندما حجزناها في البيت و ضيقنا عليها أفق التجوال و الإختلاط صار عقلها ساذجا إلى أبعد حدود السذاجة. ومن هنا جاء قول القائل بأن عقلها يساوي نصف عقل الرجل.”
― علي الوردي، مهزلة العقل البشري
- Deux filles ont d’abord lu l’extrait au groupe, l’une après l’autre, avant d’ouvrir le débat sur le sujet.
- Pour les jeunes, il est possible de voyager et de découvrir le monde simplement en ouvrant un livre, car ceci permet également de s’ouvrir aux autres.
- Quand tu voyages dans la nature, tu ne peux compter que sur toi même, tu fais travailler ton corps et ton esprit, et tu te responsabilises énormément.
- Il est important de s’ouvrir à de nouvelles cultures, sinon on n’évolue pas. On peut apprendre les uns des autres. Et ceci est également possible via la lecture de livres différents.
- Il faut sortir de sa routine et de sa zone de confort pour évoluer. Ceci est encore plus vrai pour les femmes, qui doivent occuper toute la place qui leur revient dans la société.
Échanges autour des extraits du livre “Eloge de la lecture” :
“J’ai rencontré des pères qui n’avaient pas eu un accès aisé aux livres, et qui étaient au fond mécontents que leurs fils soient bons élèves ou avides de lecture. Il y avait une rivalité, consciente ou inconsciente, une inquiétude à être « dépassés », dont ils se protégeaient en raillant ces garçons qui auraient mieux fait, selon eux, de courir les filles. Car ils étaient soucieux aussi de l’orientation sexuelle de leurs fils le livre ne cadrait pas avec leur représentation de la masculinité c’est un thème important, que l’on retrouvera”.
“Depuis dix ans que je mène des recherches sur la lecture, je n’ai cessé d’être étonnée par quantité d’anecdotes attestant que la peur du livre était toujours vivace, qu’elle était multiforme (les interdits sociaux se conjuguant à des interdits inconscients), qu’elle était très sensible dans des milieux défavorisés, mais qu’on pouvait aussi la rencontrer dans les catégories privilégiées et même chez les professionnels du livre et les enseignants.
Curieusement, on ne parle pas de cette peur. Trop souvent, on considère que lire devrait aller de soi dès lors que l’on a été scolarisé et que l’on dispose de certaines compétences. La lecture peut pourtant se révéler impossible ou risquée, si elle implique d’entrer en conflit avec des façons de vivre, des valeurs propres à la culture du groupe ou du lieu où l’on vit: elle n’est pas une activité isolée, elle trouve – ou ne trouve pas – sa place dans un ensemble d’activités dotées de signification. Elle peut enfin être incompatible avec certains fonctionnements psychiques.”
- Il faut insuffler aux enfants l’envie de lire, et c’est d’abord le devoir des parents, mais encore faut il qu’ils lisent eux mêmes.
- On retrouve la peur de la lecture chez divers types de profils. Quand la peur du livre est ancrée dans notre psychée, il est difficile de la surmonter.
- Il est plus aisé de lire en groupe. D’une activité individuelle, la lecture devient une activité de groupe, acceptée et appréciée en société, chose qui encourage tout un chacun à lire.
- Il faut désacraliser la lecture et l’intégrer à la vie quotidienne.
Témoignages récoltés lors de la conversation autour de la lecture :
- “Je ne lisais pas avant, j’ai pris l’habitude à ACT School, et maintenant je commence à y prendre plaisir”.
- “Avant je lisais uniquement en arabe, l’environnement ne t’encourage pas à lire en français. Mais depuis que je suis à ACT je commence à lire en français, je cherche les mots que je ne comprends pas et j’enrichis mon vocabulaire”.
- “Le plus dur c’est d’avoir envie de lire, mais ici on t’encourage, on t’explique, et ça te pousse à lire”.
- “Certaines personnes sont venues au centre juste pour oublier leurs problèmes, mais au final, quand elles mettent les pieds ici, elles ressortent avec un état d’esprit complètement différent”.
- “Je ne commençais à travailler qu’à 1 heure du matin, quand il n’y avait plus de bruit, plus d’enfants qui pleurent.”
- “Quand je suis venue à ACT, je ne lisais pas, mais quand je voyais tout le monde avec un livre entre les mains, je me disais qu’il fallait que je m’y mette aussi”.
- “On te laisse pas sans rien faire, on passe toute la journée ici et je ne trouve même plus le temps de prendre mon téléphone”.
- “Je n’ai rien appris en 15 ans d’études, j’aurais aimé avoir des profs comme Soukaina depuis le début, j’aurais eu un meilleur niveau”.
- “J’utilise de moins en moins le téléphone, je ne trouve plus le temps, et tant mieux”.
- “Je n’ai jamais fait d’exposé de ma vie, mais à ACT je n’ai pas pu y échapper. Maintenant que je l’ai fait je regrette de m’être absenté à chaque fois que je devais le faire à l’école”.
- “A la maison, je suis la seule qui bouquine. Quand je prends un livre mes grandes soeurs me demandent ce que ça peut bien ajouter à ma vie, d’autant plus que je ne vais plus à l’école et que je ne travaille pas. Et tu ne peux même pas leur expliquer, il n’y a pas d’échange possible. Mais je persiste et je vais quand même demander de l’argent à mon père, j’achète mes livres et je les lis devant mes soeurs, peu importe ce qu’elles en pensent, moi j’ai besoin d’évoluer”.
- “J’étais en conflit avec le livre pendant des années mais c’est un prof au lycée qui nous a réconciliés, aujourd’hui j’aime beaucoup lire”.
- “Ma mère préfère que je lise des livres de spécialité en relation avec mon domaine d’études. À chaque fois que je prends un roman, elle me gronde et me dit des choses qui m’énervent, alors maintenant si je veux lire autre chose que les manuels d’électricité, je le fais en cachette ou j’attends qu’elle ne soit pas à la maison”.
Challenge plateforme digitale
Nous avons d’abord commencé par apprendre à nous connaître en nous présentant chacun son tour (âge, parcours et rêve).
Nous avons enchaîné avec une discussion autour du digital et de leur consommation du net (quoi et comment)
Ensuite, nous avons fait une présentation de la plateforme et nous avons discuté de tous les détails (Nom, objectifs, contenu, onglets, format du contenu…)
Lors de notre échange nous avons retenu que :
- 7itBghit : le nom de la plateforme a eu un grand succès auprès de nos jeunes qu’ils soient du premier ou du deuxième groupe.
- La langue Darija sera utilisée uniquement pour attirer les jeunes vers la plateforme. Elle est utilisée pour le nom, la signature, le nom des onglets, les vidéos et les sondages. Tout le reste sur la plateforme sera en arabe, français et anglais.
- Nos participants, tout comme nous, sont convaincus que c’est à nous (participants Connect Institute) de devenir des cas d’inspiration pour l’ensemble des jeunes marocains. Nous donnerons tous (ActSchool, Mahir, Connect Institute, Momkin, Dar Momkin et les futurs centres) l’exemple aux jeunes marocains à travers nos apprentissages et nos actions citoyennes.
- Lors de nos différents focus group nous avions relevé comme résultat la possibilité de créer plusieurs communautés en fonction des centres d’intérêt et créer un espace communautés au sein de la plateforme. Finalement, à l’unanimité nous avons décidé de garder une seule grande communauté celle LiBghat Chabab Lmaghrib yew3a w yenja7.
- Les vidéos à part les MAHIR Cours, les Feed et les vidéos M-Play, ne doivent pas dépasser 1m30 et doivent respecter le format : Nom, prénom, centre, problématique, conseil, signature.
- Nous pouvons compter sur les jeunes d’ACT School qui ont été très collaboratifs et souhaitent vivement participer à ce challenge. Les vidéos ont été filmées en fin de matinée et leur traitement par STUD YOU a été très rapide. Nous sommes en attente des articles, rédigés par les participants, qui vont accompagner les vidéos, en principe à recevoir courant la semaine prochaine.
- Afin de créer une dynamique et une richesse de création de contenu dans les différents centres, nous devons avoir un relais sur place qui pourra coordonner entre nous et les participants et prévoir des déplacements fréquents pour des journées de cadrage ou d’atelier de création.