Pour la 9ème édition de l’activité ciFLAM, les jeunes ont assisté à la projection de Funny Games un thriller autrichien réalisé par Michael Haneke, sorti en 1997.
Voici ce que Youness en a pensé :
Funny games est un film autrichien sorti en 1997 et réalisé par Michael Haneke. Le film raconte l’histoire de deux tueurs adolescents, qui prennent en otage des familles riches.
Funny Games, débute par une famille en voiture prenant la route vers sa maison au bord du lac. Le père a choisi pour musique de voyage la fameuse composition “Care selve” de “Georg Friedrich Haendel”. Soudain, le “Bonehead” de “John Zorn” casse l’atmosphère contemplative de l’incipit. Une musique qui choque et met mal à l’aise. Voilà le moment où on entre dans le monde de Funny games car, par le fait de la musique, on peut comprendre ce qui nous attend. Une des meilleures ouvertures de l’histoire du cinéma.
Les personnages des malfaiteurs sont d’une froideure obstétricale. Ils jouent sur le registre de la comédie; la famille, elle, joue sur le registre de la tragédie. De ce mélange hétérogène naît un spectacle insoutenable.
Le film nous regarde, en brisant le quatrième mur de temps en temps à travers le personnage d’un des tueurs. Le film cherche à nous rendre complices au fur et à mesure du déroulement des événements.
Le réalisateur critique la violence consommable dans un cinéma américain irresponsable et inconscient du pouvoir de ses images. Le film développe une dramaturgie générant de la réflexion en remettant en question notre rapport à l’image, et plus particulièrement notre rapport à la violence à travers les médias.
Le long métrage a fait le tour de toutes les raisons politiques, sociales et psychologiques qui justifient le meurtre dans la plupart des œuvres de fiction, pour ne donner à la fin aucune réponse.
Dans une scène particulière, le film montre à quel point nous sommes manipulables, en nous basculant d’un des deux camps. Quand un des personnages meurt, on est malheureusement heureux; heureux par la mort d’un personnage, d’une personne, d’un être humain.
Le film se venge des bourgeois. Dans toute son oeuvre, le cinéaste aborde le thème de la décadence de la bourgeoisie en les critiquant; mais cette fois ci, il va plus loin, en les torturant car ils ne font pas leur devoir en tant que élite.
Par Youness Jord