Dans le cadre de leurs séances Ta3birat / Ecriture créative, les particpants de MAHIR Center explorent leurs capacités créatives face à la page blanche. Sous la supervision de Hanane Essaydi, professeur de littérature francophone à l’Université Cadi Ayyad, ils préparent un recueil de textes.
Voici la lettre de Younes, 26 ans :
Chaque fois que je voyage, que ce soit en train, en voiture ou autre, et que je regarde par la fenêtre, une nostalgie d’enfance m’envahit. Je commence à jouer en imaginant des scénarios, tel que passer des cordes autour des arbres, et cela m’apaise. Il n’y a pas que le voyage qui crée en moi cette sensation. Sentir l’odeur des fleurs en me promenant autour d’un jardin produit en moi le même effet.
Mais ce qui est différent maintenant, c’est que cette belle sensation n’est pas tout à fait la même, d’autres éléments ce sont introduits : des pensées d’adulte, tantôt qui taraude l’esprit, tantôt qui rassurent en donnant signe qu’on avance dans la vie.
Si j’ai quelque chose à dire à l’enfant que j’étais : je lui dirais que tu as de la chance d’avoir des parents qui t’aiment et que leur rêve, c’est que tu réussisses dans ta vie.
Je dirais aussi que tu viens de commencer ta vie, profite au maximum, joue beaucoup, régale-toi, parle à voix haute. Fait tout ce que tu as envie de faire. Toutes tes erreurs sont pardonnables et deviendront de futures leçons.
Encore une chose : n’écoute pas ce que disent les adultes, ils sont pessimistes, leurs expériences sont peut-être malsaines. Leurs soucis ne font pas partie de tes dimensions.
Met-toi en tête une chose qui te facilitera la vie, petit garçon : les filles ne sont pas aussi compliquées que cela, ose les aborder. Tu seras surpris qu’elles aient les mêmes intentions que toi.
Accepte avec le cœur ouvert les cadeaux que la vie te présente, ils sont éphémères.
