Chaque jour, les participants MAHIR lisent pendant une heure, en début d’après-midi, dans l’espace Agora de l’UM6P. Une tradition de MAHIR, pour à la fois s’accorder ce temps de lecture quotidien, et promouvoir la lecture dans l’espace public. Cela suscite étonnement et intérêt sur le campus !
Voici deux retours de participants MAHIR sur cette activité :
Laila Ait Hamza, 23 ans
C’est avec désespoir qu’on est allé voir Rachida pour nous exempter de la séance de lecture le Samedi 24 Octobre à 14h. Nous avions toujours beaucoup d’écrits à rendre et de tâches à compléter avant le début de cette nouvelle semaine. Ce qui en a suivi a mené à plusieurs réflexions de notre part.
Toujours avec bienveillance, elle nous a rappelé que cette séance s’inscrit dans notre effort de changement d’habitude et d’instauration de nouvelles priorités au quotidien. Il est prioritaire pour nous de lire, et il faut consacrer au minimum une heure de notre journée à ça. Elle nous a expliqué comment elle aussi trouve toujours du temps pour lire et pour faire du sport malgré tout le travail qu’elle a. J’ai trouvé ça inspirant, car je me suis toujours demandée comment l’équipe fait pour gérer tous ces projets et assurer un bien être mental, physique et intellectuel. Elle nous a aussi parlé des limites qu’on se met et qu’on peut dépasser avec quelques efforts.
Je pensais alors à ces habitudes que je garde toujours et qui peut être ne me servaient plus. Il est vrai que c’est toujours difficile pour moi d’entrevoir quelque chose à 14h après le déjeuner, et que je préfère lire le matin, mais je me suis décidée d’essayer car je suis là pour dépasser ces pensées et comportements limitants.
Les premières fois ne sont pas toujours faciles, j’avais un mal de tête énorme, je n’avais qu’une envie qui est celle de faire une sieste, et j’ai dû attendre 14h au campus sans que je puisse avancer sur rien. Une fois à l’agora où nous avions décidé de nous réunir pour lire ensemble, chacun dans son coin, j’ai retrouvé un peu ma motivation. Il faut dire que sans cette poussée, je n’allais pas trouver une heure de lecture dans ma journée. C’était agréable de voir des personnes autour de moi, penchées sur leurs livres. Parfois quand je levais la tête, je voyais quelques regards curieux ou confus de voir des personnes lire. C’est comme s’ils se demandaient : « Est-ce qu’il se passe quelque chose ici ? ». Cela m’a poussé à réfléchir à la culture de la lecture quasi-inexistante dans les espaces publics. C’est plutôt bizarre qu’inaperçu. Cette initiative est donc très intéressante dans le sens où ça normalise ce comportement, tant pour nous que pour les autres, et ça pourrait même encourager des gens à sortir leurs livres secrets de leurs sacs sans « se distinguer ». Je trouve aussi que le fait qu’il n’y ait pas de roll-up de cette initiative a été intéressant, car ça inscrit l’activité dans un cadre normal, pas dans le cadre d’un événement particulier qui dure une heure et finit. Après notre session, nous avons pu échanger ce qu’on a appris de notre lecture en marchant vers le bus, et ce fut aussi agréable d’entendre qu’en une heure nous sommes ressortis avec de nouvelles idées.
Je suis reconnaissante pour cette initiative car elle m’a poussée à avoir une nouvelle expérience et à voir les choses d’une nouvelle perspective. Le temps pour lire existe, c’est juste que nous devons créer ces opportunités. La lecture a toujours été pour moi une activité intime qui ne sort pas du cercle de ma chambre, ou des espaces désignés pour la lecture. Ça me fait donc perdre du temps dans les transports, des minutes ou des heures d’attente ou de détente, etc. alors qu’il pourrait être utilisé pour lire. J’espère que je pourrai dépasser mes limites et créer de nouvelles habitudes qui permettront de profiter plus de mon temps.
Aslam Wachofi, 27 ans
Une première journée particulièrement différente à Benguerir par rapport aux précédentes car elle commence dans la Villa Mahir, où je me rends pour la première fois. Comme promis dans le cas où l’on arrive un peu tôt avant 10h, Ayman nous dévoile sa surprise : un petit show live, chants et guitare.
Je rejoins donc mon équipe M Pod afin de discuter de la manière avec laquelle nous allons produire notre prochain podcast. Ce fut le cas des autres cellules, chacune dans un espace séparé de l’autre.
L’après-midi nous tenons aussi une autre promesse, celle de nous réunir à l’agora pour notre première séance de lecture collective. Personnellement, je sentais encore une pression du fait que nous avons plusieurs choses à faire et à préparer, alors que le samedi est habituellement dédié au texte hebdomadaire. Sans parler de ma peur de m’endormir en pleine lecture, vu ma souffrance actuelle avec mon sommeil perturbé. Alors qu’en ce qui concerne cette séance de lecture, ce fut un vrai moment de plaisir multidimensionnel, tel le fait d’avoir lu un 2ème chapitre du livre très captivant du grand Abdelfattah Kilito : « Le cheval de Nietzsche ».
