Présentation du projet La Coupole (Récit de Yassine)

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Le 3 mars dernier, des jeunes de DAR MOMKIN et de MAHIR Center ont présenté le projet La Coupole au Wali d’Agadir. Une réunion qui restera gravée dans la mémoire de la Wilaya, avec spectacle chorégraphique, pièce de théâtre et distribution de gâteaux fait maison par les jeunes. On se serait cru… à la Coupole.

Voici le récit de Yassine Ellouk, 24 ans :

Après le confinement, j’ai pris la décision de changer de mauvaises habitudes, surtout celles que j’ai pu mesurer lors du confinement. Quand je suis revenu de chez moi à Agadir, j’ai organisé un calendrier contenant les activités que je dois faire chaque jour pour remédier à la lassitude, la procrastination, la dépression, bref le désordre. Je faisais du sport, de la méditation, des exercices de lecture et d’écriture et d’autres choses.
Bien que mes habitudes soient bien enracinées en moi, et que je ne sois pas arrivé à toutes les changer, mais au moins, pendant ces deux mois avant le commencement du programme Dare’In 21, j’ai noté un progrès au niveau de la compréhension pendant la lecture. Cela m’a aidé un peu à m’améliorer au niveau de l’expression écrite et orale plus tard.

J’ai lu Une année chez les français de Fouad Laroui. C’est un roman qui raconte l’histoire de Mehdi, l’enfant du Haut Atlas qui a obtenu une bourse au Lycée Lyautey à Casablanca. Après avoir quitté son entourage, il commence à découvrir un nouveau monde, celui des français. Ce qui lui a provoqué un choc culturel et lui a fait voir le monde différemment.
Je suis fasciné par sa façon d’apprendre les choses, par son expérience enrichie par sa curiosité, son imagination, sa passion de la lecture et les affrontements avec ce nouvel entourage.
En fait c’est pareil pour la petite narratrice du roman Les Yeux Baissés de Tahar Ben Jelloun, qui a quitté son village avec sa mère et son père qui travaille à “Lafrance”. Dans cet étrange pays, elle a commencé à découvrir une nouvelle vie, d’autres sentiments et son corps lors de l’adolescence; elle est devenue de plus en plus rebelle face aux habitudes et rituels de son origine résumés dans le hchouma, dans les yeux baissés.
Pour moi, les yeux baissés signifiaient presque tous les sentiments : le respect, l’amour, la culpabilité, le chagrin…etc ; ils signifient ainsi la plupart de mes points faibles fournis par mes habitudes que j’avais apprises, que j’avais adoptées : C’est de ne pas oser apprendre de nouvelles choses ou bien les faire différemment, de ne pas pouvoir m’exprimer clairement, librement et d’une façon créative; c’est de ne pas pouvoir construire un esprit ouvert.

En présentant notre projet à la Wilaya mercredi dernier, nous avons présenté une chorégraphie que nous avons préparée avec les danseurs chorégraphes Fiona Le Goff et Fouad Boussouf qui nous ont aidé à libérer nos corps et ainsi nos esprits ; nous avons représenté notre pièce de théâtre Liqah dans laquelle j’ai joué deux rôles. L’un du grand musicien de l’époque Abbasside Ishaq al-Mawsili, et l’autre d’Ignace De Loyola qui a fondé la compagnie de Jésus en 1540 : L’un des plus importants composants de l’Église, qui avait pris pour mission l’éducation des jeunes. C’est pour cela que les jésuites ont la réputation d’être des intellectuels au sein de l’Eglise à l’époque.

Parmi les objectifs de cette réalisation, c’est de prouver en premier lieu que les jeunes sont capables de créer, de s’épanouir et de prendre la responsabilité de ce qu’ils veulent et vont faire; et de transmettre,en deuxième lieu, les idées de ces grands personnages, qui ont influencé le monde, d’une façon claire et créative.

Personnellement, je n’étais pas aussi satisfait par ce que j’ai présenté, car, ce qui est évident, il y a plein de choses à améliorer pour que ces objectifs soient plus réalisés. C’était le sujet de la réunion que nous avons eue avec M.Taha vendredi dernier. Il a insisté sur l’importance de se libérer de nos mauvaises habitudes qui nous influencent toujours et qui nous empêchent d’apprendre et d’avancer.

Enfin ce que j’ai retenu de cette réunion, c’est que se rebeller contre l’habituel et le rituel est l’une des plus grandes étapes vers le changement. En fait, c’est cela qu’a fait De Loyola avec les jésuites dans les compagnies de Jésus au XVI siècle, ce qu’a réalisé Robert de Sorbon en fondant la Sorbonne au XIII siècle, et c’est cela que nous faisons à Connect Institute aujourd’hui.

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