CINE-CLUB #3

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Troisième édition du Ciné-Club Agadir : projection-débat du film “Le Clair obscur” en présence de Noureddine Saïl, ancien directeur du Centre Cinématographique Marocain, et la réalisatrice du film Khaoula Benomar.

Premier long métrage de la réalisatrice, le film aborde différemment la vie des non-voyants, leurs souffrances et leurs ambitions. Le film parle aussi de la vie des femmes des non-voyants, dont les sacrifices sont souvent méconnus à la société.

La projection du film a été suivie d’un débat animé par Noureddine Saïl. En tant que spécialiste du cinéma, M.Saïl trouve que le film est l’une des meilleures réalisations marocaines de l’année 2016.

Youness Jord participant au programme MOMKIN et passionné du cinéma a écrit quelques mots pour exprimer ce qu’il a pensé du film :

Personnellement, je trouve que le film regorge de références et de clins d’œil cinématographiques.

Tout d’abord, le film en blanc et noir renvoie à l’expressionnisme allemand des années trente et quarante, car les nuances des deux couleurs reflètent les états d’âme et les transformations des personnages au fur et à mesure que les événements se succèdent. Ensuite, le dialogue des personnages fait référence à Francis Ford Coppola ainsi qu’au film «Le Temps d’un week-end». Par ailleurs, ce film nous rappelle les œuvres de la nouvelle vague coréenne caractérisées par leurs budgets limités, leur autoproduction et leurs couleurs (noir et blanc). De plus, l’atmosphère onirique des films de Michelangelo Antonioni se dégage des plans relativement symétriques. Enfin, la réalisatrice adopte la méthode de Godard et Haneke en brisant le quatrième mur.

Certes, Latifa Ahrar est une grande actrice marocaine, mais son sur-jeu nous sort du contexte du film (médiocrité dans la construction et l’incarnation du personnage). En outre, la bande son du film n’est parfois utilisée que pour couvrir certaines failles visuelles et techniques. La partie du film où le père joue le rôle du réalisateur n’a pas été investie ultérieurement. Quant au cinéma, on filme l’invisible et non le visible. Cette théorie n’a pas été respectée dans la deuxième partie du film ; ce qui diminue la réflexion du spectateur et ne respecte pas assez son intelligence.

Néanmoins, l’histoire du film nous sensibilise aux difficultés des personnes à besoins spécifiques, notamment les non-voyants. De même, le héros, personnage singulier, est pluralisé par sa petite amie, son ami et sa guitare. La répétition de la séquence où Nour est seule dans sa chambre constitue aussi un refrain qui donne un rythme et une musicalité au film. Finalement, rappelons que le film est une biographie de la vedette de la radio marocaine M. Rachid Sebbahi qui n’est autre que le beau-père de la réalisatrice ce qui explique la subjectivité de la réalisatrice et sa profonde compréhension du personnage.

Par Youness Jord

 

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