A l’occasion de cette newsletter n°300, les membres de notre équipe ont tenu à témoigner en partageant certaines expériences marquantes vécues à Connect Institute :
Rachida Akdaich, 28 ans – Project manager – MAHIR Center :
Un de mes souvenirs les plus marquants à Connect Institute est celui qu’immortalise cette photo : lien
Elle a été prise en mars 2019. Les deux personnes sur la photo sont Mariyam et Salah Eddine, participants d’ACT School Youssoufia cette année-là. Ils venaient de gagner le prix d’une compétition de lecture que nous organisions chaque mois à ACT School.
Qu’y a-t-il de plus précieux et de plus gratifiant, que d’avoir contribué à l’éveil du plaisir de la lecture chez un jeune de Youssoufia qui n’y a jamais goûté !
Nourddine Harmouche, 30 ans – Project manager – DAR MOMKIN :
En pensant à mon expérience à Connect Institute, depuis six ans maintenant d’abord comme participant puis comme membre de l’équipe, le moment le plus marquant pour moi est la première séance du programme GROW en 2014. Nous étions un groupe d’étudiants et on ne comprenait pas vraiment ce qu’était Connect Institute, encore récemment ouvert à cette époque.
Les premières discussions et travaux de groupe avaient suscité mon intérêt. J’ai commencé à m’adapter avec cette nouvelle méthode d’apprentissage, et j’ai très vite compris que c’était ce qui manquait à mon cursus universitaire : savoir apprendre par moi-même, cultiver ma curiosité et ma soif de connaissances bien au-delà de mon domaine académique, et apprendre à collaborer avec d’autres pour créer ensemble.
Mohamed Douhate, 31 ans – Coordinateur – Programme MOMKIN :
En presque cinq ans au sein de Connect Institute, j’ai vécu beaucoup d’expériences qui m’ont énormément appris en temps que participant ou membre de l’équipe. Je voudrais profiter de ces quelques lignes pour parler de la première fois où j’ai travaillé sur la réalisation d’une vidéo en stop motion avec quelques participants, à trois jours de la préparation d’un événement. Aucun de nous n’était expert en la matière, et je me souviens qu’ils n’avaient plus assez de temps pour finaliser leur projet, alors j’ai voulu les aider.
Je les ai entraîné dans un marathon créatif de trois jours et trois nuits à travailler sans arrêt. Nous avions créé une superbe ambiance, un moment d’apprentissage et de rigolade que je n’oublierai jamais… Et nous avons réussi à livré la vidéo à temps ! Si vous êtes curieux de voir cette vidéo, la voici : STOP MOTION : الباب (La porte).
Les participants ont beaucoup appris de cette course folle, et j’en suis moi aussi sorti avec de nouvelles connaissances, une expérience inoubliable et de belles amitiés.
Fatima Ezzahrae Kajam, 27 ans – Coordinatrice – Programme MOMKIN :
C’était en début d’année que j’ai décidé de programmer des séances de phonétique pour essayer de remédier à quelques problèmes de lecture en français chez un groupe de participants, notamment le déchiffrage des mots et la prononciation. Ces participants avaient entre 18 et 25 ans. Certains ils n’avaient pas le bac, mais tous avaient étudié jusqu’au lycée.
Pour cette première séance, ils sont installés autour de moi. Je commence par leur afficher le tableau de l’alphabet français en leur précisant que ce serait notre point de départ. Réaction : des rires, des soupirs, des murmures. Je comprends tout de suite qu’ils sont déçus, qu’ils s’attendaient à mieux. Je peux lire sur leurs visages plusieurs phrases : “L’alphabet, mais tu es sérieuse ?!”, “Cela doit être une blague !”…
Pour supprimer toute les confusions, j’avance vers eux et je lance un petit défi : Qui peut réciter l’alphabet sans regarder le tableau ? Personne ne réussit à le faire, et leur mécontentement diminue progressivement. J’affiche le tableau encore une fois et je lance un deuxième défi : Qui peut lire l’alphabet ? Confusion de lettres, absence de fluidité, oubli de lettres… Personne n’y parvient encore une fois.
Cette expérience les a choqués d’abord, mais elle leur a fait prendre conscience de leurs lacunes. Depuis lors, ils redoublent d’efforts, ils demandent de refaire encore et encore des séances du genre. L’expérience a été reproduite à DAR MOMKIN et a donné les mêmes résultats.
Pour ma part, j’ai compris que le mal est profond. Notre système éducatif, en négligeant l’apprentissage des bases les plus simples, condamne nos jeunes à l’ignorance. J’ai aussi compris que le problème n’est pas tant de ne pas savoir, mais plutôt de ne pas avoir conscience de notre ignorance.
Hélène Cavarelli, 32 ans – Coordinatrice pédagogique – MAHIR Center :
J’ai intégré l’équipe MAHIR il y a un mois et demi. Mon meilleur souvenir ce sont les premiers longs échanges en visioconférence avec Taha Balafrej et toute l’équipe. Discussions passionnantes sur Connect Institute, ses missions, ses perspectives. Intérêt réciproque et grandes idées pour faire émerger une éducation alternative au Maroc. J’en garde une forte envie de refaire le monde, un livre à la fois. Et ce n’était que le début !
Laila Fassi Fihri, 42 ans – Responsable MAHIR Center Rabat :
Lors de ma première visite à Connect Institute à Agadir, j’ai eu la chance de participer à une randonnée surprise avec toute l’équipe. Une belle occasion pour moi de faire la connaissance des membres de l’équipe, et de redécouvrir Agadir dont je ne connaissais que les plages. Du haut des collines peuplées d’arganiers, et en attendant que le brouillard se lève pour observer la ville, nous avions discuté tous ensemble de Connect Institute, son histoire et ses valeurs. Ce fut une matinée sportive, enrichissante et mémorable !
Nadia Jaaiber, 24 ans – Coordinatrice – DAR MOMKIN :
Je me souviens de la rencontre avec une participante présélectionnée à l’un de nos programmes. Je venais de commencer à travailler chez Connect Institute. Cette jeune fille originaire d’Agadir voulait simplement être écoutée, recevoir des avis et conseils sur un projet qui lui était cher.
Ce jour-là, nous étions deux membres de l’équipe à échanger avec elle. La dévotion et bienveillance de mon collègue furent touchantes. Ce sont ces simples petits moments qui enrichissent, donnent du sens et égayent notre travail. Cet aspect humain est inestimable.
Marya Joudani, 26 ans – Coordinatrice – Programme MOMKIN :
Je ne pourrais jamais oublier les moments de la réalisation du documentaire MAZAL. Ce documentaire, réalisé par des participants de Connect Institute, raconte l’histoire de 7 jeunes participants du programme MOMKIN. Leurs témoignages sincères et touchants dessinent l’image d’une jeunesse qui arrive toujours à rêver d’un avenir meilleur malgré les difficultés rencontrées au quotidien et à cause de leur entourage.
Les nuits blanches passées à Connect Institute pour réaliser ce film prouvent la force de notre communauté. Les jeunes qui ont témoigné, leurs parents, les participants des différents programmes et toute l’équipe ont tous aidé d’une façon ou d’une autre pour mener à bien ce projet. J’étais très émue en voyant la réaction positive du public lors de la diffusion d’une version préliminaire du film à NABNI #1 en février dernier.
La version finale de notre documentaire est presque prête. J’ai hâte que l’on puisse le diffuser auprès d’un public plus large !
Mohcine Soubre, 26 ans – Coordinateur – ACT School Youssoufia :
Quand j’étais participant à MAHIR Center, la veille de notre première journée de partage à Connect Institute, les participants du programme MOMKIN 20 nous ont réservé un accueil très chaleureux. Ils nous ont offert un spectacle créatif et diversifié qui nous a fait oublier une longue journée de travail, suivie de 3 heures de route de Benguérir à Agadir. J’ai été doublement surpris quand l’un des participants m’a invité à le rejoindre sur scène pour chanter avec lui du Rap. Ce premier contact avec les jeunes de Connect Institute a été très convivial, comme si nous nous connaissions déjà depuis longtemps. Ce jour-là j’ai compris ce que signifiait le sens de la communauté dans notre écosystème.
