RÉDACTION – Héritages 21 (Compte-rendu d’Amina Saadi)

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Les participants MAHIR ont eu une séance d’échange avec M. Taha Balafrej à propos de l’épisode 21 de la série “Héritages”.

Voici le compte-rendu d’Amina Saadi, 33 ans – Participante MAHIR :

Une émotion accompagne ce papier qui est l’avant dernier de la série ‘Héritages’ qui a nourrit toutes nos fins de semaine depuis le début de l’aventure MAHIR. Cette séance s’ouvre sur l’hommage rendu à Beethoven à la Bibliothèque de Vienne pour fêter son 250ème anniversaire. Un géant de la musique immortel que tout un chacun connaît et qui est la juste représentation des héritages immatériels que nous portons en nous. C’est donc en écoutant sa 9ème Symphonie que j’écris ce papier.

Interroger, remettre en question. Les images sont toujours très fortes et voir la carte de la Méditerranée retournée, qui est debout plutôt que couchée fait apparaître les deux rives face à face. Plus de Nord développé et de Sud sous développé qui en dépend. Une carte, c’est une convention, un outil politique.
La carte de l’Australie également redessine le monde en se mettant au centre. Notre façon de voir le monde dépend donc de notre place initiale, et notre habilité à changer de place. Il y a des conventions auxquelles on adhère avant de changer de point de vue.


Alors on requestionne, on prend en compte les différentes vérités propres à chacun et on se repositionne. Comme écouter les avis neutres et objectifs de ceux qui nous observent de façon neutre, mais nous aiment assez pour y avoir consacré leur vie. Dans son œuvre ‘Les Arabes vu par un japonais’ le japonais arabisant Nobuaki Notohara note : « Nous devons procéder à notre autocritique, afin de rectifier nos erreurs. Quant aux sentiments, ils sont l’affaire personnelle de chacun et ne contribuent pas à la construction de l’avenir. ». Les japonais se sont brillamment relevés de leur humiliation au lendemain de la 2nde Guerre Mondiale (1945). Ils ont su renaître de leurs cendres et deux décennies plus tard, organisaient les Jeux Olympiques de 1964.

Se remettre en question, s’éduquer, s’élever au-dessus des rancunes du passé. S’informer, lire. Par où commencer ? En faisant confiance à ceux qui nous inspirent. Aux guides qui mobilisent, montrent le chemin.
Certaines œuvres mettent tout le monde d’accord. Commencez donc par les classiques. Moby Dick, Don Quichotte, Dostoïevski, Marguerite Yourcenar.
La lecture est un voyage, et le plus intéressant sont les épisodes où l’on se perd car ils permettent ensuite de mieux retrouver notre chemin. Il faut donc se confronter également à d’autres types de lecture, même si on ne les aime pas. D’autres formats, d’autres cultures, d’autres idées.

Les livres traitent de tout. Ils ont le pouvoir de nous transformer, nous rendre différents, meilleurs. En installant une régularité quotidienne, on peut lire un nombre impressionnant de livres en quelques années. Il suffit de se connecter au plaisir qu’il nous procure. Savoir repérer et éviter les manipulateurs de l’esprit. Trouver ses exemples, ses guides.

« … pas de liberté, pour nous les humains, sans les traces écrites, transmissibles » Lire donc, pour ensuite écrire, et laisser chacun l’héritage du parcours de son esprit. Comme un sportif, on commence par imiter, on s’entraîne, chaque jour, pour acquérir les réflexes, que le muscle de notre esprit devient agile et indépendant. Puis entrer sur le terrain, jouer notre match et marquer des points.

L’éducation conduit à l’ouverture, au renforcement pour être positif dans la société. Proposer une nouvelle opinion, et cesser de commenter ce qui a déjà été fait, comme le souligne avec agacement l’auteur égyptien Salama Moussa : “Parlant de cette absence d’auteurs arabes, il n’est pas tendre avec tous ces écrivains qui écrivent des livres sur les livres, incapables de provoquer de changement dans la société.

Créer une grande tablée dans notre esprit. Où tous les auteurs, les personnages fictifs qui nous ont marqué et forgé notre façon de penser débattent entre eux. Prendre pleinement sa place à cette table « par la pensée novatrice, par les idées, par la libération des énergies et des imaginaires ».

Enfin, faire des liens entre toutes nos connaissances et les partager. “Il faut cultiver notre jardin” disait Candide à Pangloss (1759)
Deux siècles plus tôt, était gravé sur les murs d’une mosquée ottomane à Istanbul l’inscription : “Ad – dunya mazra’atu al akhirah“.
Tout est là. À nous de nous amuser à trouver les sentiers qui relient les idées, les siècles.

Cultivons donc notre jardin, butinons comme des abeilles, et préparons – nous à être actif dans la société, dans le domaine qui nous inspire et nous épanouit. Représentons nos valeurs et sachons les transmettre à notre environnement.

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