RÉDACTION – Actualité philosophique avec Ali Benmakhlouf ( Texte de Hiba Bennis )

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Pour leur exercice de rédaction de la semaine, les participants MAHIR ont eu comme support le podcast de France Culture “Les chemins de la philosophie” avec comme invité le philosophe Ali Benmakhlouf.

Voici le texte de Hiba Bennis, 22 ans – Participante MAHIR :

“C’est un devoir pour nous, au cas où nous trouverions chez nos prédécesseurs parmi les peuples d’autrefois, une théorie réfléchie de l’univers, conforme aux conditions qu’exige la démonstration, d’examiner ce qu’ils ont affirmé dans leurs livres”. Ainsi mentionne Averroès ou Ibn Rushd, philosophe, théologien, juriste et médecin musulman andalou de langue arabe du XIIe siècle, sur son livre “Discours décisif”, une idée par laquelle il exprime sa volonté de trouver la vérité, en se basant sur la suite de générations et la continuité avérée entre différentes cultures qui en donnent une image. C’est dans cette perspective qu’on peut retrouver chez chacun des philosophes arabes un engagement en vérité. Quelle forme donc cet engagement prend-il ?

Sur France culture, Ali Benmakhlouf, professeur de philosophie à l’Université Paris-Est, membre de l’institut universitaire de France, et auteur de nombreux ouvrages, était invité comme intervenant de l’épisode “Actualité philosophique” sur l’émission “Les chemins de la philosophie” en 2015. Une émission animée par Adèle Van Reeth, philosophe, productrice de radio et chroniqueuse française, afin de discuter de son livre “Pourquoi lire les philosophes arabes ?” paru aux éditions d’Albin Michel.

La philosophie arabe, comme la philosophie chinoise et comme bien d’autres, est l’une des voies d’accès à l’histoire intellectuelle de l’humanité. Mais malheureusement, plusieurs de ses œuvres les plus connues ont fini par sombrer dans l’oubli, par manque de préservation et de traduction.

Pourtant, ils ont su ménager des accès multiples à la vérité où religion et philosophie sont pensées de manière conjointe. Leurs travaux dans de nombreux domaines, comme la médecine, la logique ou l’histoire continuent de nous interpeller comme ils ont contribué à la formation de la pensée européenne. Force est de reconnaître l’esprit d’ouverture de ces philosophes qui tentèrent une double conciliation : celle des maîtres grecs entre eux, puis de ces derniers avec la loi divine, la charia. Les rapports entre raison et foi furent tumultueux dans plusieures religions. En effet, si, pour les penseurs présentés par A. Benmakhlouf, la vérité est une, les accès à la vérité sont, eux, multiples. Dans la théologie et la philosophie, il y a une même vérité, seule et unique, avec plusieurs accès, soit par la théologie, dialectique et rhétorique, soit par le syllogisme, démonstration et argument. Plusieurs fois les textes religieux laissent à penser qu’il y a une sorte de distinction entre la foi et la raison, mais celles-ci ne se distinguent pas, et le rôle des intellectuels n’est pas simplement de traduire ces textes, mais leur lecture profonde et assidue des Grecs les conduisit, d’une part, à développer le genre bien particulier du commentaire, et, d’autre part, à intégrer cette pensée “étrangère” dans le contexte islamique.

[…] L’antique et le médiéval rejoignent alors le contemporain dans cette riche histoire qui est celle de l’humain et de l’intellect.

Les philosophes arabes ont une approche objectiviste de la pensée. Il considèrent que l’intellect, qui produit continuellement de la pensée, n’est pas le propre de l’humain, il ne fait qu’y participer. Le vrai ne peut donc être détenu ni par un seul homme, ni par une seule culture, il reste un horizon. […]

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