Dans le cadre du lancement de l’initiative “Al KITAB CAFE”, le site OCP Jorf Lasfar à El Jadida a accueilli le mercredi 10 mai 2023, Taha Balafrej, fondateur et directeur de Connect Institute et MAHIR Center pour présenter son livre Héritages.
En présence d’une quarantaine de personnes dont quelques jeunes du réseau Connect Institute, lors de cette rencontre sur le thème de l’importance du livre, M. Balafrej a plaidé en faveur de la lecture. Dans son discours, il a exprimé son inquiétude face à la réalité actuelle du Maroc. Une situation alarmante accentuée par les pires places qu’il détient dans les classements de développement, notamment celui du développement humain dont il occupe la 123ème place. Pas de développement humain sans lecture, insiste M. Balafrej.
Taha Balafrej n’a pas omis de parler des difficultés que rencontre les jeunes marocains pour adopter une habitude à la lecture :
- La plupart des jeunes n’ont pas grandi dans des environnements qui encouragent à la lecture, ce qui fait qu’ils ont beaucoup de retard à rattraper.
- Si un jeune prend conscience de son retard et a envie de lire, il est souvent moqué ou découragé par son environnement.
- Les jeunes sont habitués aux résultats immédiats en raison des nouvelles technologies et n’ont pas la patience nécessaire pour le changement.
En réponse à ces difficultés, M. Balafrej précise quatre éléments essentiels pour devenir lecteur : un début, la patience, la persévérance et surtout la conviction.
Ensuite, il rappelle que l’Islam encourage à la recherche de la connaissance et à la lecture par le mot ”Iqrae” qui se trouve dans le Coran. Puis il explique que la lecture est un moyen de développement linguistique et intellectuel : la pauvreté dans le vocabulaire et les idées actuelles au Maroc sont les conséquences de cet éloignement du livre. La lecture construit également le chemin vers la modernité : beaucoup de jeunes souhaitent partir dans les pays développés pour trouver un confort social et un épanouissement culturel. Cependant, ils oublient l’élément le plus important : Si ces pays ont atteint un tel résultat c’est parce qu’ils accordent une grande importance à la lecture et bénéficient donc d’un grand nombre de lecteurs, d’œuvres littéraires produites et de traductions disponibles.
Quant à ce qu’il faut lire, M. Balafrej a cité plusieurs livres et écrivains notamment “L’Infini dans un roseau” d’Irène Vallejo qu’il a encouragé tous les présents à lire.
Pour clôturer cette rencontre enrichissante, il a évoqué le rôle des intellectuels dans l’élévation des sociétés. M. Balafrej explique que le climat général actuel n’est pas propice à la naissance d’un nouveau Tayeb Saddiki ou d’un nouveau Nass El Ghiwane, malgré les talents que peuvent avoir beaucoup de jeunes. Pour libérer ces créativités, il est nécessaire que tout le monde s’implique dans le changement par la lecture et d’investir dans les lieux d’apprentissage et l’éducation, plutôt que de les considérer comme de simples sources de revenus.
