Lecture et rédaction pour les nouveaux participants MAHIR. Lisez ce qu’a écrit Abir.

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Durant la période d’été, les participants MAHIR recevaient chaque mardi un exercice de réflexion et de rédaction hebdomadaire à rendre. L’objectif de cette activité est de les préparer au programme.

Découvrez l’exercice de rédaction de Abir, 25 ans, autour de l’article Les yeux pour pleurer :

Le chemin à emprunter par le jeune marocain est déjà tracé par ceux qui l’ont précédé, il suffit juste de le suivre aveuglément pour être conforme à la société. Mais que faire lorsque les besoins des générations passées ne conviennent plus aux exigences du jeune marocain d’aujourd’hui ? Et qui sont ces personnes qui nous montrent le chemin à suivre ? L’être humain évolue et la conscience universelle s’élève. Si ces personnes avaient pour objectif principal de satisfaire leurs besoins physiologiques, les nouvelles générations cherchent, en plus des besoins primaires, à s’accomplir et à mettre en valeur leur potentiel personnel dans tous les domaines de la vie. Alors pourquoi empruntons-nous les mêmes chemins si la destination n’est plus la même ? Notre identité, notre réelle conscience de nous-même est usurpée, et c’est réducteur de devoir reproduire ce qui se fait déjà et d’écraser l’individualité avec laquelle on a été créé.

On peut représenter l’être humain comme un cercle. La couche la plus extérieure de l’être est son corps physique, mais à l’intérieur de cette enveloppe charnelle, on trouve beaucoup de choses subtiles. Il y’a ce qu’il veut, ce qu’il sent, ce qu’il pense, ce qu’il croit et ainsi de suite. Chacun de nous est un mélange unique avec des proportions variées de toutes ces choses là. Malheureusement, le corps physique est généralement le centre de toutes les attentions et le reste est secondaire. Notre conscience de nous-même est, par conséquent, axée sur notre corps physique, notre enveloppe extérieure, négligeant ainsi notre vie intérieure qui est largement remplacée par une « vie intérieure collective ». Notre vie intérieure est modelée par l’entourage dans lequel nous vivons. Nos sentiments sont remplacés par une conscience et une croyance collective de la société qui nous empêche de penser librement et d’être nous même. Il y a donc des choses qu’on pense et qu’on croit simplement parce que c’est accepté par la société. Le psychiatre suisse Carl Gustav Jung a introduit la notion de l’inconscient collectif, contrairement à Freud qui disait que nous n’avons qu’un inconscient personnel. Ce sont les instincts et les archétypes qui le constituent, nous avons donc en nous des symboles que nous portons qui ont appartenu à nos ancêtres et à notre culture. Jung dit : « Je l’appelle collectif parce que, au contraire de l’inconscient personnel, il n’est pas fait de contenus individuels plus ou moins uniques ne se reproduisant pas, mais de contenus qui sont universels et qui apparaissent régulièrement ».

Parfois on voit des personnes qui vivent différemment de nous, dans d’autres réalités qui sont quelquefois assez dérangeantes et surprenantes pour nous. Par exemple en Inde, dans certaines régions, quand les femmes accouchent d’une fille, ils enterrent le bébé vivant. Et c’est accepté par la société. Tout cela pour dire que le conditionnement peut aller très loin, jusqu’à dénaturer l’être humain. Cette femme va être capable de voir son enfant, réaliser que c’est une fille et éprouver une grande déception, une tristesse voire une honte. Cette même femme va se sentir fière si c’est un garçon. Le sentiment qu’elle éprouve est cruel et loin de la nature maternelle, et c’est bien la preuve que ce sentiment ne vient pas d’elle, il est fabriqué et vient du monde dans lequel elle vit.

C’est un exemple un peu extrême mais nous ne sommes pas si différents. C’est en observant le monde qui nous entoure, en s’intéressant aux cultures que l’on prend parfois conscience de nous-mêmes. Tout comme cette femme, nous avons des sentiments, des pensées et des croyances qui ne nous appartiennent pas. Avons-nous le courage de risquer de perdre l’amour et l’admiration des nôtres parce que nous remettons en cause nos croyances ? Et comment nous débarrasser de ces croyances qui nous handicapent ? Comment traverser toutes ces couches à l’intérieur de nous qui nous brouillent les pistes et nous empêchent d’accéder à l’étincelle divine au centre ? Comment trier nos pensées et croyances ? Qu’est ce qui est importé et qu’est ce qui émane de nous ? J’ai beaucoup de questions et malheureusement peu de réponses.

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